Dans cette épisode, j’accueille Clémentine Latron, illustratrice française installée à Amsterdam. Clémentine dessine des illustrations humoristiques avec un sujet favori : les Français et leur habitudes étranges, surtout vu de l’étranger.
On parle dans cette interview de son parcours professionnel, entre traduction et illustration, de son dernier livre « Dis-moi que tu es français sans me dire que tu es français », de ses projets et d’un voyage au Japon. Et des couteaux qui coupent 🙂.
TRANSCRIPTION
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Pierre-Marie:
Clémentine Latron, bonjour.
Clémentine:
Bonjour Pierre-Marie.
Pierre-Marie:
Merci d'avoir accepté cette invitation dans mon podcast.
Clémentine:
Avec grand plaisir.
Pierre-Marie:
J'ai fait un tout petit peu de recherches sur sur vous avant de faire cet enregistrement et j'ai un peu du mal à vous définir parce que j'ai l'impression que vous faites plusieurs choses différentes. Est-ce que vous vous définissez comme une illustratrice ?
Clémentine:
Oui, mais je ne me suis jamais définie uniquement avec une casquette on va dire, parce que j'ai pas étudié l'illustration, j'ai étudié la traduction. Donc je me suis très longtemps définie comme traductrice et illustratrice, même encore parfois. Mais maintenant on peut dire que je suis plutôt illustratrice et traductrice. Parce que disons que la charge de travail entre mes deux métiers a un peu changé. Mais voilà. Donc les deux, mais un peu plus l'illustration maintenant.
Pierre-Marie:
Comment vous êtes arrivée à faire de l'illustration finalement votre votre métier principal?
Clémentine:
Ben j'ai toujours dessiné, Donc ça, ça a toujours été quelque part dans le fond, dans le coin. J'ai toujours dessiné, mais j'aurais jamais pensé un jour en faire une partie de mon métier. C'est venu de manière très progressive. Je dessinais, je dessinais beaucoup, comme tout le monde, dans mes cahiers, dans mes agendas, dans les agendas de mes copines. Et quand je suis arrivée en prépa, je pense que le dessin est devenu un peu une une manière de me défouler. Et donc je faisais des illustrations humoristiques sur ce qu'on vivait en prépa, que je partageais avec avec mes amis de prépa. J'ai fini par en faire un blog qui est resté avec moi quand je suis partie de prépa, quand j'ai fait mon école de traduction. Donc les dessins ont un peu changé de sujet. Et en fait voilà, ces dessins m'accompagnent un peu dans tous les changements de ma vie. Donc ensuite, quand je suis partie faire des stages à l'étranger, j'ai dessiné sur la vie d'une Française à l'étranger. Voilà. Et quand j'ai eu mon diplôme, je suis restée quelques mois sans travail. Je cherchais, je voulais repartir à l'étranger, donc je cherchais quelque chose à l'étranger.
Clémentine:
J'étais un peu ouverte en termes de pays, même si je visais peut être plutôt les pays du Royaume-Uni, ce qui n'a pas abouti. Et pendant cette période, j'ai eu la possibilité de commencer à dessiner de manière professionnelle pour un magazine en ligne qui, un peu, m'a mis le pied à l'étrier grâce à une de mes amies qui était devenue rédactrice en chef de ce magazine en ligne et qui avait montré mes dessins à son boss qui m'a proposé de faire deux "dessins d'humeur" entre guillemets pour les réseaux sociaux de ce magazine par semaine. Donc c'est çaça qui a un peu fait que j'ai commencé à dessiner de manière professionnelle. Et ce qui a vraiment, vraiment donné, euh, comment dire… un coup de… le coup de départ de ma carrière en tant qu'illustratrice, c'est quand je me suis installée à Amsterdam et que j'ai commencé à faire des illustrations pour Courrier International. Donc pareil, un peu des illustrations d'humeur sur la vie d'une Française à l'étranger et en particulier aux Pays-Bas et les réseaux sociaux aidant, internet étant une super vitrine, c'est comme ça que… C'est de là que tout est parti en fait.
Pierre-Marie:
D'accord. Donc Courrier International, ça a vraiment été un tremplin ?
Clémentine:
Ça a été un énorme tremplin. Ouais.
Pierre-Marie:
Ouais. Je pense que la première fois que j'ai vu vos dessins, c'était, je crois, dans Courrier International. Ouais, et c'est une collaboration qui continue toujours, n'est-ce pas?
Clémentine:
Qui continue toujours. C'est un peu plus espacé maintenant, parce que forcément, ça fait dix ans que je dessine sur ce sujet, donc les idées sont un peu moins… Enfin, comment dire ? J'en ai un peu moins ! Mais oui, oui, non, je continue toujours et voilà, c'est plus toutes les semaines mais régulièrement, ça continue.
Pierre-Marie:
Et donc dès le début, il y avait déjà un peu cette orientation, enfin ce thème on va dire, du français, de la vie des Français à l'étranger ou des bizarreries des Français à l'étranger.
Clémentine:
Oui, ça a commencé quand j'ai commencé à faire des stages à l'étranger ou des… Mon Erasmus que j'ai fait au Pays de Galles, des stages en Espagne, en Angleterre. Et c'est là que j'ai commencé, comme d'habitude, à dessiner un peu ce qui m'arrivait et les choses qui m'entouraient et les petites situations rigolotes auxquelles j'étais confrontée. Et donc forcément, comme j'étais à l'étranger, c'était souvent des petites anecdotes interculturelles. Et voilà. Et c'est quelque chose qui m'intéresse beaucoup et c'est une des raisons pour lesquelles j'aime bien vivre à l'étranger, c'est parce que on découvre malgré tout et même aujourd'hui, ça fait dix ans que je suis à Amsterdam et je continue à découvrir cette culture dans laquelle je vis.
Pierre-Marie:
Vous avez dit "des illustrations un peu rigolotes". C'est vrai qu'on n'avait pas précisé jusqu'à ce moment là, mais votre terrain de jeu, c'est l'humour. C'est vraiment des illustrations humoristiques.
Clémentine:
Je pense qu'au départ, c'était juste de l'autodérision quand j'étais pas encore à l'étranger, quand j'étais… quand je faisais mes études, c'était c'était plutôt ça. Et puis maintenant voilà, c'est plus de l'observation humoristique de mon quotidien ou des choses qu'on me raconte ou des choses que je vois.
Pierre-Marie:
D'accord. Alors j'ai eu envie de vous inviter dans mon podcast quand j'ai lu votre dernier livre dont le titre est un peu difficile à comprendre pour les "non-Français", on va dire les étrangers. Donc le titre c'est "Dis-moi que tu es Français sans me dire que tu es Français".
Clémentine:
Oui ben c'est parce que ça vient d'un concept plutôt anglophone. On avait des "tell me you're…", je sais pas… "Parisian without telling me you're Parisian". Vous pouvez décliner un peu dans tous les sens. Et en fait, ce livre fait partie d'une série de dessins que j'ai fait pour Courrier International et que j'avais intitulée "Tell me you're French without telling me you're French". Ben forcément, il y avait des commentaires en me disant "Mais si vous faites sur les Français, pourquoi le titre est en anglais ?" Donc bon, pour l'édition, on est resté en français, mais c'est vrai que c'est un titre à rallonge. Mais après je pense que les illustrations à l'intérieur illustrent bien quand même le titre. Donc ce sont des illustrations sur toutes les petites choses que nous Français, on fait de manière naturelle. Et en fait, quand on est confronté à un regard étranger, on se rend compte que c'est quand même un peu rigolo et un peu étrange. Certaines petites manies qu'on a… Et voilà, c'est des choses dont je me suis peut-être rendue compte en vivant à l'étranger, justement parce que je portais un regard un peu neuf sur ma propre culture. Ou peut-être en discutant avec des amis étrangers…
Pierre-Marie:
Et oui, c'est en s'expatriant qu'on devient bizarre finalement. Parce que quand on est en France, on est juste normal, Français. Mais en s'expatriant, on est confronté à ces petites choses effectivement qui semblent bizarres, aux gens qui nous entourent, généralement…
Clémentine:
Voilà, surprenantes. Et que nous, si on lit, enfin si on les lit, on va se dire "Ah bah oui, moi je fais ça aussi". Mais voilà, c'est vraiment des petites habitudes du quotidien des Français.
Pierre-Marie:
Il y a plusieurs niveaux. Je veux en parler juste un peu après, mais j'ai bien aimé aussi votre… il y a un petit mot d'introduction dans le livre avec une petite réflexion, peut être sur le cliché un peu des Français. Et puisque que vous dites "Si on demande à un étranger de dessiner un Français, on a tout de suite le Français avec la marinière, le béret, le verre de rouge et la baguette sous le bras". Vous dites aussi que c'est très largement vrai.
Clémentine:
Voilà !
Pierre-Marie:
Mais il y a des choses plus subtiles et c'est ça finalement que vous cherchez, n'est-ce pas ?
Clémentine:
Oui, oui, ça c'est le gros cliché du Français auquel on est confronté quand on part à l'étranger. Il y a le collier d'ails autour du cou aussi, qui est quelque chose que j'ai découvert quand je suis partie en Erasmus. J'avais jamais entendu parler de ça et j'imagine que ça vient des guirlandes, enfin des colliers d'ail qu'on peut acheter sur le marché en France. Mais effectivement, je pense que mon livre s'adresse beaucoup aux Français eux-mêmes, pour rire un peu d'eux-mêmes, mais je pense qu'il est aussi très intéressant pour les personnes qui apprennent le français parce que ça plonge dans les petits détails microscopiques de la culture qu'on va pas forcément apprendre à l'école ou en cours de français.
Pierre-Marie:
Alors c'est vrai que c'est plus pour les Français et du coup c'est un peu difficile de temps en temps d'expliquer aux étrangers. Mais c'est ce qui rend aussi le livre super intéressant.
Clémentine:
Mais j'ai eu pas mal de retours de "non-Français" justement, ou de Français dont le ou la partenaire est étranger et qui m'ont confirmé que c'était un livre qui faisait rire aussi ceux qui ne sont pas français. Donc c'est top parce que c'est pas forcément ce que… C'était pas forcément ma cible au départ, mais je me suis rendu compte que c'en était une.
Pierre-Marie:
Alors il y a plusieurs thèmes récurrents dans les dans les dessins, dans les illustrations, dont j'allais dire la "trilogie" pain, fromage, vin. Alors, vous vivez aux Pays-Bas, c'est aussi un pays du fromage.
Oui.
Mais quand même, ça reste important dans la définition des Français et dans l'image que les gens ont des Français.
Clémentine:
Oui. Et puis moi j'ai remarqué en postant mes dessins sur les réseaux sociaux que, de base, les dessins qui marchent le mieux c'est ceux qui concernent la nourriture ou le vin, mais surtout la nourriture. Et donc c'est drôle parce que ça confirme bien que ce n'est pas du tout un cliché et que les Français qui vivent loin de leur pays sont d'autant plus, comment dire, chauvins en matière de nourriture et ça leur manque. Moi je peux pas dire que ça me manque parce que je ne suis pas très loin et on trouve même aux Pays-Bas beaucoup de produits. Voilà, je suis pas en manque de quoi que ce soit, mais je peux imaginer que quelqu'un qui habite de l'autre côté, comme vous par exemple au Japon, peut-être qu'il y a des choses qui vous manquent et qui sont plus difficiles à trouver, donc.
Pierre-Marie:
Alors on trouve très facilement d'excellentes baguettes, parce que les Japonais aiment bien ça. Et puis ils aiment vraiment bien apprendre les techniques de cuisine française. Donc ça c'est pas un problème. Le problème c'est que les boulangeries ouvrent à 10 h du matin en général. Enfin pour moi ça c'est le problème principal !
Clémentine:
Ah oui, c'est un peu tard.
Pierre-Marie:
Mais sinon c'est vrai qu'on trouve en général sans trop de de problème. Mais bon, il y a d'autres produits où c'est beaucoup plus dur, comme le fromage par exemple.
Clémentine:
Oui, j'imagine. Oui, oui. Ou pas Les mêmes prix quoi.
Pierre-Marie:
Ah bah les prix. Oui. Non, on parle pas du prix. C'est trois fois les prix normaux. Donc par exemple dans dans cette série sur la nourriture, j'ai bien aimé le croûton de la baguette qui n'arrive jamais à la maison. Est-ce que vous pouvez expliquer un peu cette idée ?
Clémentine:
Euh. Aux "non-Français" du coup j'imagine.
Aux "non-Français", oui. Pourquoi est-ce que le croûton de la baguette des Français n'arrive jamais à la maison ?
Clémentine:
Eh ben parce que quand on va chercher sa baguette à la boulangerie, elle sent tellement bon et elle a l'air tellement bonne qu'en marchant très souvent on va enlever l'extrémité de la baguette et la manger. Et c'est très rare qu'une baguette atteigne la maison intacte.
Pierre-Marie:
C'est pratiquement impossible. Alors d'un autre côté, il y a donc il y a ces clichés qui sont totalement vrais sur la France, les Français, la nourriture. Il y en a d'autres qui sont un peu plus difficiles. Personnellement, j'ai bien aimé l'histoire de la grenouille aussi.
Clémentine:
Euh. Alors la grenouille, c'était quoi déjà ? J'ai oublié.
Pierre-Marie:
Alors la grenouille, c'est le fait que les Français ont naturellement un peu partout dans le monde cette réputation de manger des grenouilles.
Clémentine:
Ah oui… de mangeurs de grenouilles.
Pierre-Marie:
Dans la réalité heu…
Clémentine:
C'est quand même assez rare. C'est beaucoup plus rare que les escargots, parce que les escargots font véritablement, je pense, partie de la culture gastronomique, en tout cas d'une certaine région. Mais les grenouilles, c'est vrai que moi, j'en ai mangé une fois et c'est parce que j'avais un ami anglais qui était venu à Paris et qui a absolument voulu manger de la grenouille et qui m'a forcé à goûter sa grenouille. Mais sinon, de moi-même, je crois pas que je serais allée manger de la grenouille comme ça. C'était pas un plat qui m'inspirait, disons.
Pierre-Marie:
Ouais, c'est quelque chose qui se perd aussi un peu je pense.
Clémentine:
Oui.
Pierre-Marie:
Donc y a des clichés qui datent un peu mais qui restent encore dans l'idée des étrangers souvent, ouais. Mais c'est vrai que oui, c'est des questions qui arrivent toujours. La grenouille et les escargots. Peut-être ici les escargots choquent plus, je sais pas.
Clémentine:
Ah oui ?
Pierre-Marie:
Mais on a souvent ce genre de questions quoi…
Clémentine:
Ah oui ? Parce que moi je l'ai illustré, mais je peux pas dire qu'on me demande régulièrement "Est-ce que tu manges des grenouilles ou des escargots ?" Faut dire que les Néerlandais, ils sont très amateurs de cuisine française aussi. Et les escargots, je pense qu'on peut en trouver largement aux Pays-Bas dans des bistrots à la française ou…Mais bon, j'imagine qu'au Japon également.
Pierre-Marie:
Ça oui, on peut trouver des escargots. Mais la question des escargots ou de la grenouille, "Est-ce que vous mangez vraiment des escargots ou de la grenouille ?"
Clémentine:
Ça revient ?
Pierre-Marie:
Je l'ai assez fréquemment quand même et je suis obligé de dire que "non". "Oui, oui, je suis Français, mais non, je ne mange pas de de grenouilles !" comme dans votre dessin. Et peut être aussi… Alors donc là, on a parlé des choses peut-être un peu plus évidentes, comme la baguette, le fromage, etc. J'ai bien aimé aussi, et peut-être est-ce que vous pouvez expliquer parce que j'ai été surpris de trouver ce dessin parce que je me suis trouvé dans la même situation ici au Japon, de chercher absolument un couteau qui coupe.
Clémentine:
Oui.
Pierre-Marie:
Alors c'est quoi un couteau qui coupe en fait ?
Clémentine:
Et ça, c'est drôle parce que justement, c'est une des petites vignettes que j'ai postées sur Instagram et c'est une de celles qui fait le plus réagir à chaque fois. Donc je pense que c'est à la fois extrêmement français et tellement ancré dans nos habitudes que c'est seulement en voyant l'illu qu'on se dit ah bah oui c'est vrai, on fait ça. Et il y a même des gens qui me disent "Mais comment font les gens dans les autres pays s'ils n'ont pas de couteau qui coupe ?" Alors les gens dans les autres pays ont des couteaux qui coupent. Mais le concept de couteau qui coupe, c'est que souvent les Français dans leur tiroir à couverts par exemple, ils vont séparer instinctivement les couteaux qui coupent donc des couteaux vraiment pointus, affilés qu'on va utiliser pour la viande par exemple, des couteaux qui coupent moins, c'est à dire qui sont un peu plus, je sais pas, un peu plus ronds, un peu moins pointus.
Pierre-Marie:
On a toute une gamme de couteaux, du couteau à beurre jusqu'au couteau à pain.
Clémentine:
Oui mais étonnamment, là où toutes les fourchettes et tous les couteaux vont être rangés au même… heu non… les cuillères vont être rangées au même endroit. Souvent, les couteaux ont deux deux endroits séparés et ça, je pense que c'est assez français.
Pierre-Marie:
Oui, ça m'a fait réfléchir un peu cette question parce que je me suis dit "Mais pourquoi est ce qu'on cherche toujours des couteaux qui coupent ?" Et j'ai deux explications. C'est que peut être on a des…
Clémentine:
Des couteaux qui coupent pas.
Pierre-Marie:
Oui, on a aussi des couteaux qui coupent pas, mais on mange des produits qui sont difficiles à couper.
Clémentine:
C'est vrai, ouais.
Pierre-Marie:
Comme la viande ou un saucisson. Pour couper un saucisson, il faut un couteau qui coupe, ça c'est obligé. Et même le pain, la baguette est un pain très dur. Ici, au Japon, les gens sont toujours… Ils adorent la baguette, mais ils trouvent que le pain est dur, très dur. Et c'est la seule fois de ma vie où j'ai entendu dire quelqu'un qu'il avait mal aux mâchoires à force de manger la baguette. Enfin un sandwich de baguette. "J'ai les mâchoires fatiguées". C'était la première fois que j'entendais ça de ma vie.
Clémentine:
En même temps, je peux comprendre. Je peux comprendre. En entendant ça, c'est vrai.
Pierre-Marie:
Pour les gens qui ne sont pas habitués. Bon, après, il y a tout un tas de dessins aussi sur le vin, les bouchons qui se vissent ou qui se… Ou les bouchons en liège, les bouchons en plastique. Ça c'est une partie importante du livre. Il y a aussi dessins sur la langue, des petits… plus peut-être Des tics de langage. Comme par exemple on passe notre temps à dire "hop" !
Clémentine:
Oui, voilà. Des petites interjections qu'on utilise au quotidien et dont on se rend pas forcément compte, sauf si quelqu'un nous le fait remarquer. Euh moi je sais que ma génération a aussi un tic. C'était quoi déjà ? Ah ben j'ai oublié. Euh. Ah oui ! "Du coup". Apparemment ma génération dit énormément "du coup" je sais plus si je l'ai mis dans le livre ou pas…
Pierre-Marie:
Oui, il est dans le livre.
Clémentine:
Voilà. Et donc euh, ça j'ai. On m'a fait la réflexion que c'était peut-être assez générationnel en tout cas. Mais voilà, on a la spécialité de ponctuer nos phrases avec ces petits éléments de langage qui peuvent être intéressants d'ailleurs pour les apprenants du français. On voit souvent des vidéos euh comment, euh, comment dire… avoir… donner l'impression d'être Français sans parler français, en utilisant les hop, les euh… je sais plus ce que j'ai mis d'autres, mais…
Pierre-Marie:
Il y a, il y a une expression que que les Japonais aiment bien qui trouve assez mignonne, c'est "Ouh là là" !
Clémentine:
Oui, j'ai dû la mettre peut-être dans le dans le livre.
Pierre-Marie:
Je crois qu'elle y est ou si elle y est pas, elle est dans vos Instagram.
Clémentine:
Elle est, oui, ou dans mon livre d'avant sur les expats. Mais "ouh là là", typiquement, ça fait partie du cliché qui est vrai, mais on l'utilise pas comme les étrangers imaginent qu'on l'utilise. Parce que par exemple, j'ai une amie néerlandaise qui est allée à Paris et qui est revenue en me disant "Mais Clémentine, les gens disent vraiment "ouh là là" !" Et j'ai dit "Oui, oui, on dit "ouh là là", mais on dit "ouh là là", dans certaines situations". Par exemple, si je fais tomber quelque chose par terre, je vais faire "oh là là". J'essaie de lui expliquer quand on l'utilisait et qu'on n'était pas juste en train de dire "ouh là là" à tout bout de champ pour n'importe quoi. Mais pour le coup, oui, on le dit, ça c'est sûr.
Pierre-Marie:
C'est une expression qui sort souvent, mais après, toute la difficulté pour les apprenants, c'est de savoir justement à quel moment, dans quel contexte. Et il y a des fois où ça marche, des fois où ça marche pas et c'est toujours… Les nuances sont de temps en temps assez subtiles.
Clémentine:
Oui.
Pierre-Marie:
Ok, donc les questions de nourriture, donc cet aspect sur la langue. Et puis après il y a des choses où c'est plus dur à expliquer à mon avis, c'est quand on est dans ce que je dirais, j'appellerais peut-être le "culturel profond", comme par exemple le petit panier à cornichons dans les bocaux de cornichons ou le fond des verres Duralex.
Clémentine:
Avec les numéros. Oui, ça c'est c'est des choses… Alors le panier à cornichons, pour le coup, c'est une personne sur Instagram. De temps en temps, je lance des petits appels. En particulier quand je faisais ce livre, quand je postais une planche avec des illustrations sur les habitudes des Français, je demandais aux gens "Est-ce que vous en avez ?, N'hésitez pas". Et c'est quelqu'un qui avait envoyé le panier du cornichon. Donc c'est à dire que dans un pot, un pot de cornichons français, en général, il y a un petit panier en plastique avec une petite tirette pour faire remonter les cornichons sans avoir à mettre les doigts dans le vinaigre. Et ça, c'est quelque chose qu'on n'a pas, par exemple ici dans les bocaux de cornichons néerlandais. Il n'y a pas de petit panier, donc c'est pas pratique. Et en lisant le commentaire, je me suis dit "Ben oui, c'est vrai, c'est quelque chose qui est peut-être…" Est ce que c'est très français ? Oui, je pense. Et quel était l'autre exemple, j'ai oublié ?
Pierre-Marie:
Il y a les verres, les verres Duralex, il y en a plein d'autres, mais c'est les deux qui…
Clémentine:
Et ça c'est par exemple les verres Duralex, c'est le genre de petite tradition française que je m'amuse à apprendre à mes amis étrangers qui doivent se dire "Ils sont bizarres ces Français". Mais c'est lié aussi… c'est des souvenirs d'enfance, à la cantine avec le verre. "T'as quel âge toi ? T'as perdu ?"
Pierre-Marie:
Ouais, c'est ça. Donc pour expliquer brièvement, il y a ces fameux verres que pratiquement tous les enfants ont eu à la cantine, de la marque Duralex. Et au fond du verre, il y a un nombre qui est écrit. On ne sait pas vraiment pourquoi d'ailleurs.
Clémentine:
Un numéro de série peut-être ?
Pierre-Marie:
Un numéro de série… Et donc le jeu c'était de savoir, en regardant ce nombre au fond de notre verre, de savoir l'âge de quelqu'un ou…
Clémentine:
Si on avait le numéro quatre, on disait "Ben moi j'ai quatre ans !" et celui qui était le plus vieux avait perdu.
Pierre-Marie:
Donc ça veut dire que vous avez déménagé à Amsterdam avec vos verres Duralex pour expliquer ça aux…
Clémentine:
Non, mais on en trouve pas mal ici étrangement. Donc c'est comme ça que…
Pierre-Marie:
On en trouve au Japon aussi d'ailleurs.
Clémentine:
Voilà, je pense que c'est ils sont un peu partout les verres Duralex.
Pierre-Marie:
Okay, donc il y a vraiment je ne sais pas combien il y a de dessins exactement dans le livre peut-être une soixantaine ou quelque chose comme ça.
Clémentine:
Euh un peu plus. Je pense que il y en a un peu plus. Je pense qu'il y en a…
Pierre-Marie:
Ah oui. Non, il y en a plus. Oui, non, non. Non, pardon, je me trompe… Oui, non, non. Il y a 95. Oui, il y a beaucoup plus de dessins que ça. Il y a vraiment beaucoup d'idées que moi j'ai trouvé super, super marrantes. On a déjà un peu parlé de ça, mais je voulais un peu savoir comment est-ce que vous trouvez ces idées en fait ? Quel est un peu le "process" ? Comment est-ce que ces idées arrivent? Est-ce que vous les cherchez ou est-ce qu'elles arrivent d'elles-mêmes?
Clémentine:
Alors pour le livre, j'en ai cherché, forcément, mais à la base, elles arrivent d'elles-mêmes. C'est à dire que c'est des réflexions que je vais me faire dans la vie de tous les jours, soit au fil de conversations que je vais avoir avec des amis français ou "non-français" d'ailleurs, soit juste des choses que je vais remarquer qui vont me faire rire et que je note effectivement en me disant "ça peut faire un dessin ou ça peut-être le début d'un dessin" parce que je dessine souvent des planches avec six petites idées. Et donc pour ce livre en particulier, je pense que j'avais déjà peut-être un tiers des dessins que j'avais faits pour Courrier International et forcément pour le livre, il en fallait plus qu'une trentaine. Donc j'ai dû chercher d'autres idées. Mais de manière générale, quand je dessine, ce sont des idées qui me viennent comme ça au quotidien, dans la vie de tous les jours, quelque chose que je vais lire et que je vais noter en me disant "dessin potentiel", et puis voilà, à compléter. Si j'ai qu'une idée et que je veux faire une planche de six, peut-être que, un peu plus tard, je vais en avoir d'autres. Donc voilà. Donc c'est vraiment ça vient du quotidien quoi.
Pierre-Marie:
Donc vous avez en permanence un petit bloc-notes en poche et…
Clémentine:
Un petit carnet ou sur mon téléphone, j'ai des. J'ai des listes et des listes d'idées de dessins potentiels qui n'attendent qu'à être développées. Et j'ai ça pour plusieurs clients, parce qu'en fait, j'ai plusieurs clients comme Courrier International, pour lesquels il faut que je fasse des illustrations humoristiques toutes les semaines ou toutes les deux semaines. Et c'est vrai qu'il y en a, ça fait quasiment dix ans aussi que je dessine pour eux, donc voilà, je mets les idées de côté quand j'en ai pour le prochain dessin et ça me permet d'aller plus vite.
Pierre-Marie:
Donc là, on a parlé essentiellement de ce livre-là, donc "Dis-moi que tu es français sans me dire que tu es français". Mais il y avait eu un précédent donc qui était un peu sur la même idée finalement, les expats.
Clémentine:
Oui et non. C'est-à-dire que c'était… Effectivement, je pense que le deuxième découle un peu du premier. Le premier c'était des illustrations sur la vie d'un Français ou d'une Française à l'étranger. Donc je pense que… Et j'ai eu des commentaires comme quoi d'autres nationalités se retrouvent aussi parfois dans ses dessins. Donc c'est pas franco-français. Après c'était souvent des Italiens ou des Espagnols, donc j'imagine que voilà, on a peut-être des choses en commun. Mais c'était comment un Français qui arrive dans un nouveau pays va réagir ? Quelles sont les différentes… je sais pas… les aventures qui vont lui arriver, un peu rocambolesques en terme de langue, en terme de différences interculturelles. Mais effectivement, il y avait aussi une réflexion sur, comment dire, la culture française qui, de fait, en découlait. Et voilà. Et je pense que le livre sur les Français, effectivement, m'est venu après parce que je me suis rendu compte qu'en dessinant sur la vie à l'étranger, je dessinais beaucoup sur la culture française quand même. Enfin, en négatif, ça a donné une réflexion sur la culture française.
Pierre-Marie:
Oui, bien sûr, c'est lié.
Clémentine:
Donc oui, c'était vraiment pour les pour les Français qui vivaient à l'étranger. Et le deuxième, c'est vraiment pour les Français ou les apprenants du français qui veulent se plonger dans la culture française et ses petits détails.
Pierre-Marie:
Ah oui, moi je pense que ce livre, il est très riche pour… Enfin, moi je l'ai amené il y a une semaine dans une école dans laquelle je travaille de temps en temps et ça a amusé beaucoup de monde et je pense que c'est vraiment très intéressant. Il y a des choses qu'ils comprennent spontanément parce que… surtout quand on est justement dans dans le le pain, le fromage et le vin.
Clémentine:
Et puis le dessin aide beaucoup je pense.
Pierre-Marie:
Ouais, le dessin aussi bien sûr, le dessin aide beaucoup les attitudes, on comprend des situations. Après de temps en temps il y a des seconds degrés ou des choses un peu dans l'ironie qu'il faut expliquer, mais c'est vraiment un super bouquin à mon avis pour les apprenants du français.
Clémentine:
Ouais, j'en suis ravie, c'était pas spécialement le but, mais c'est chouette que ça serve à ça aussi.
Pierre-Marie:
Alors donc, c'est votre deuxième livre un peu sur sur ce thème. Est-ce que vous allez continuer à creuser ce thème-là ? Quels sont vos projets maintenant? Est ce que vous travaillez sur d'autres types de sujets ?
Clémentine:
Alors j'ai un. J'ai un autre livre qui sortira l'année prochaine dans la même collection que les Français, mais pas du tout sur le même thème. Mais en revanche, pour mes dessins au quotidien, enfin au quotidien, mes dessins pour Courrier International et parfois… Maintenant, je travaille aussi avec French Morning qui est un média des Français de l'étranger. C'est un peu différent parce que là c'est vraiment de l'illustration d'articles, mais ça me donne aussi des idées, parce que voilà, ça a beau être un pays dans lequel je ne vis pas, ça me donne peut-être des idées pour mes dessins justement sur ce thème-là. Et donc oui, je vais continuer à dessiner sur ce thème. Maintenant, mes projets immédiats ne sont pas forcément liés.
Pierre-Marie:
D'accord, pas forcément liés au français.
Clémentine:
Pas forcément liés au français. Et voilà. Et j'ai d'autres projets aussi. J'illustre des des des collections pour ados. Donc pour le coup, c'est simplement de l'illustration. C'est beaucoup dans l'édition depuis depuis deux ans. Là, c'est vrai que c'est sympa, ça continue à tomber.
Pierre-Marie:
D'accord. Okay. Ouais, très bien.
Clémentine:
Donc voilà. Et sur la. Et par contre sur la langue française. Je vais continuer aussi parce que je travaille avec la Cité internationale de la langue française et donc beaucoup de dessins sur l'étymologie des mots ou sur beaucoup de choses liées à la langue française. Et c'est quelque chose qui me plaît beaucoup. Donc c'est chouette.
Pierre-Marie:
C'est là aussi où ça rejoint votre formation et votre expérience de traduction. Vous avez quand même ce goût pour la langue et le langage en général.
Clémentine:
C'est sûr. Le langage en général, parce que j'aime bien aussi les… Par exemple les Néerlandais, puisque je vis ici, c'est vrai que je suis assez confrontée au néerlandais. Ils ont beaucoup d'expressions très imagées. J'aime bien les expressions. Mon tout premier livre, c'était sur les expressions régionales françaises, les plus drôles en tout cas. Et donc les expressions, ça j'aime beaucoup aussi. Donc oui, c'est oui, c'est lié. En fait, tout est lié. Je me rends compte. J'ai très longtemps trouvé que j'avais un parcours un peu décousu. Et puis je me rends compte que tout, tout se relie en fait maintenant. Donc c'est marrant.
Pierre-Marie:
Et vous faites toujours de la traduction ?
Clémentine:
Et je fais toujours de la traduction, un peu moins parce que l'illustration prend désormais beaucoup de place et c'est la direction dans laquelle je veux aller. Mais je continue à faire de la traduction parce que ça me plaît et j'aime bien pouvoir jongler un peu avec les deux. C'est deux métiers qui sont créatifs, mais pas du tout de la même manière. Et voilà. Donc je suis contente de pouvoir continuer malgré tout à faire de la traduction en plus.
Pierre-Marie:
D'accord, ok. Juste je reviens un tout petit peu en arrière, excusez moi, mais sur le français. Est-ce que vous avez été sollicitée pour faire des illustrations de manuels de FLE, de français langue étrangère ?
Clémentine:
J'ai pas été… Alors pas pour en faire. Mais très régulièrement, je reçois des demandes pour reprendre des illustrations qui existent déjà.
Pierre-Marie:
Ah d'accord.
Clémentine:
Voilà. Il commence à y en avoir un peu disséminées un peu partout.
Pierre-Marie:
Ok, ok, très bien donc.
Clémentine:
Mais effectivement, ça me confirme que c'est un bon moyen d'apprendre le français en fait. C'est vrai que l'illustration c'est assez immédiat, ça aide beaucoup à la compréhension donc.
Pierre-Marie:
Ah oui, c'est sûr. Bien sûr. Ok, alors une réflexion que je m'étais faite aussi parce que donc vous, vous avez ce regard vraiment super drôle sur les Français à l'étranger et la perception des Français à l'étranger en étant à Amsterdam qui est à la fois proche géographiquement et culturellement de la France on va dire. Enfin, tout ça bien sûr est relatif, mais est-ce que ça vous donne pas envie d'aller explorer, je sais pas, l'Asie par exemple, et de faire un peu le même genre de travail dans des cultures pour le coup totalement différentes ?
Clémentine:
Mais ce qui est drôle, c'est que justement, on aurait tendance à croire que la culture néerlandaise est très proche de la culture française parce que géographiquement proche. Mais en fait, c'est vraiment des cultures qui sont assez différentes et c'est ça qui est drôle, c'est de découvrir ça. Si, si, bien sûr. En fait, comme ça fait dix ans que je suis ici, c'est vrai que c'est une culture qui est un peu moins neuve. Mon regard est moins neuf. Il y a des choses qui, quand je suis arrivée étaient, comment dire, très dépaysantes et qui maintenant font partie de mon quotidien. Et c'est vrai que dès que je pars à l'étranger pour des vacances par exemple, j'ai des milliards d'idées qui se bousculent dans ma tête. Et c'est vrai que ça pourrait être très chouette de faire ça avec un autre pays. Il n'y a pas longtemps, je suis allée, j'étais aux Etats-Unis, j'ai eu plein d'idées. Il y a quelques années, je suis venue au Japon justement, et alors là, culturellement parlant, c'est sûr que j'ai eu des tonnes et des tonnes d'idées. J'avais fait une planche, d'ailleurs, j'avais prévu de faire toute une petite série de dessins et je n'ai fait qu'une planche parce que j'ai pas eu le temps. Mais j'ai toujours une liste de petites observations sur le Japon. Je sais que j'avais dessiné sur notamment… Je vous enverrai la planche. J'avais dessiné sur les petites voix électroniques qu'on entend partout dans les ascenseurs qui préviennent que la porte va se fermer ou je sais pas, j'ai trouvé qu'on entendait des petites voix électroniques partout, sur le fait que quand… On m'a dit quand quand on mange des ramen par exemple, c'est poli de faire du bruit mais je me suis rendu compte que c'est extrêmement difficile de manger en faisant du bruit. Je m'en suis mis partout en plus. Qu'est ce que j'avais fait encore ? Je sais plus. Je. Je vais vous la retrouver la planche. Je vais vous l'envoyer avec plaisir.
Pierre-Marie:
Je suis sûr que ça va m'amuser beaucoup.
Clémentine:
C'était très dépaysant pour le coup et j'avais vraiment énormément d'idées. Donc effectivement, j'aimerais beaucoup parcourir le monde et faire la même chose. Bon, c'est un peu compliqué, mais dès que je pars en vacances dans un dans un pays, j'en profite.
Pierre-Marie:
Mais même en vacances, vous avez toujours ce regard de chercher un peu les choses drôles ou en tout cas de les identifier.
Clémentine:
Je sais pas si je les cherche, mais en tout cas je les note. Enfin je les remarque et… Et enfin je les note, oui, je les remarque et et tout de suite je pense que de toute façon, mon cerveau il est en mode "Oh tac, ça peut faire un dessin amusant !"Donc je suis jamais en veille je pense.
Pierre-Marie:
D'accord. Alors, qu'est-ce qui fait que vous pensez tout de suite "Tiens, ça c'est une bonne idée de dessin" ?
Clémentine:
Ben parce que ça m'amuse. Si c'est quelque chose que je trouve drôle ou étonnant, ça va… Et puis de toute façon, quand je voyage, j'ai toujours fait des carnets de voyage où je raconte ce que je fais, ou que je vais illustrer un petit peu aussi. Et donc de toute manière, j'avais l'habitude, bien avant de faire de l'illustration, mon métier de, voilà, de noter tout ce que je voyais qui m'amusait. Donc je sais pas, c'est juste une habitude je pense.
Pierre-Marie:
Ouais, donc. C'est un hobby, une passion qui est devenue en grande partie votre métier, donc c'est super.
Clémentine:
Oui, c'est ça.
Pierre-Marie:
D'accord. Bon ben je pense qu'on vous attend au Japon si vous avez envie de venir et faire des dessins.
Clémentine:
Ah ben je serais ravie de retourner au Japon faire des dessins.
Pierre-Marie:
Ce serait avec plaisir ! Merci beaucoup !
Clémentine:
Ben merci beaucoup Pierre-Marie.
Pierre-Marie:
Et au revoir. A une prochaine fois.
Clémentine:
Au revoir.
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NOTES
- Le site internet et le compte Instagram de Clémentine Latron
- Le livre (en cours d’approvisionnement) à la librairie en ligne Chats Pitres au Japon
Photos et illustrations : Clémentine Latron