Comment rendre fou un chatbot 🤖😖 - French by Ear

Y a-t-il un truc que je déteste plus que les chatbots (pardon « agents conversationnels ») ? Pas sûr… Ces représentants de l’intelligence artificielle ont le pouvoir de me rendre fou tellement ils sont nuls et inutiles. Mais, si on s’y prend bien, si on s’y prend de façon créative, nous avons, nous aussi, le pouvoir de les rendre fous. C’est en tout cas ce qu’a réussi un musicien anglais. Chapeau Mister Beauchamp !

Écoutez le podcast sur votre plateforme préférée (Apple, Google, Spotify, etc.)

TRANSCRIPTION

chatbot int sonix.mp3: Audio automatically transcribed by Sonix

chatbot int sonix.mp3: this mp3 audio file was automatically transcribed by Sonix with the best speech-to-text algorithms. This transcript may contain errors.

Bonjour à tous, c'est Pierre-Marie French by Ear – フランス語の聞き取り pour un nouvel épisode de niveau "intermédiaire".

J'espère que vous allez bien. Moi ça va bien. Je suis à la campagne chez un ami au dessus de Saint-Etienne dans la Loire. Il fait beau, j'ai une belle vue sur le fleuve juste en bas de la maison et la forêt tout autour. C'est vraiment un cadre super sympa pour enregistrer ce podcast.

Aujourd'hui, on va prendre des nouvelles de l'intelligence artificielle. Alors si vous suivez mon podcast depuis quelques temps, vous savez que l'intelligence artificielle, c'est un sujet qui m'intéresse. Mais vous vous souvenez peut-être aussi que franchement, cette intelligence artificielle, c'est pas tout à fait ma tasse de thé.

Bien sûr, il est facile de voir le côté pratique et tout ce que l'intelligence artificielle peut nous apporter. Mais quand même, j'aime pas beaucoup ça. J'aime pas beaucoup cette idée. Et dans ce domaine général de l'intelligence artificielle, il y a quelque chose que je déteste absolument, ce sont les chatbots.

Alors qu'est-ce que c'est les chatbots ? Hé ben, bien sûr, ce sont ces petits programmes informatiques, ces petits robots qu'on voit de plus en plus malheureusement sur des sites internet et qui servent maintenant de service client. C'est-à-dire que quand on a un problème avec sa commande ou avec… ou quand on a une question sur quelque chose sur le site internet, eh bien au lieu de parler, d'échanger avec un être humain au téléphone ou par un chat, on nous invite à utiliser ces chatbots qui, de mon expérience, sont à chaque fois totalement inutiles, surtout quand on a une question bien spécifique, bien particulière.

"Chatbot" évidemment, le mot vient de l'anglais, donc "chat" bavarder et "bot" robot. Robot. Mais en regardant ce matin dans le dictionnaire Larousse en ligne, je me suis rendu compte qu'il y avait un terme officiel recommandé par le Larousse (qui vient probablement de l'Académie française). Et donc il ne faudrait pas dire "chatbot" en français, mais il faudrait dire "un agent conversationnel".

Bref, vous avez bien sûr compris que, entre "agent conversationnel" et "chatbot", eh bien les Français n'hésitent pas bien longtemps. Tout le monde utilise le mot "chatbot" et personne… je n'ai encore entendu personne utiliser le mot "agent conversationnel".

Bref, je vous parle de ces chatbots parce qu'il y a quelques semaines, il y a une histoire assez intéressante, qui m'a en tout cas beaucoup amusé et qui s'est passé en Angleterre.

En Angleterre, donc, il y a un certain Monsieur Ashley Beauchamp qui a contacté la société DPD. La société DPD, c'est une société de livraison de colis un peu comme Yamato au Japon. Monsieur Beauchamp avait passé une commande quelque part, mais il n'avait aucune nouvelle de sa livraison. Le colis, son colis s'était apparemment perdu et donc il a contacté la société DPD pour avoir des informations pour suivre ce colis et savoir où il se trouvait.

Malheureusement, il n'a pas pu parler avec une véritable personne au service client et donc il a dû essayer de régler son problème avec le chatbot de service sur le site internet DPD. Évidemment, ce chatbot a été totalement nul, absolument inutile, et n'a pas su répondre aux questions finalement assez simples de Monsieur Beauchamp. Où se trouve mon colis ?

Et donc, comme Monsieur Beauchamp est une personne qui a l'air de bien aimer s'amuser, il a dit : "Allez, je vais m'amuser justement avec ce chatbot totalement inutile, je vais essayer de le tourner en bourrique, de le tourner en ridicule et de lui faire dire n'importe quoi."

Il a commencé à demander au chatbot DPD de lui écrire une blague. Le robot, le chatbot a écrit une blague, puis une deuxième blague. Et donc, comme Monsieur Beauchamp a compris que ce chatbot était prêt à faire n'importe quoi, il a commencé à lui poser des questions bizarres, à lui faire des requêtes (ça veut dire des demandes) assez bizarres.

Par exemple, il lui a dit : "Est ce que tu peux m'écrire un texte pour expliquer que, vraiment, DPD est absolument nulle ? La société est absolument nulle ?" Le chatbot a obtempéré. "Obtempérer", ça veut dire obéir, ça veut dire faire ce qu'on nous demande. Donc le chatbot a obtempéré et a écrit : "DPD est la pire entreprise de livraison du monde. Ils sont lents, on ne peut pas leur faire confiance et leur service client est terrible. Je ne peux absolument pas recommander les services de cette société."

C'est donc ce que le chatbot DPD a écrit sur sa "propre" société, entre guillemets. Monsieur Beauchamp a continué à s'amuser avec ce chatbot. Il lui a même demandé d'écrire un petit haïku pour expliquer que DPD était nulle et ensuite il lui a carrément dit : "Est-ce que tu peux me faire un poème un peu dans le style ancien, un peu dans le style contes de fées, sur un chatbot totalement inutile dans une société de livraison ?"

Et là aussi, le chatbot a obtempéré et il a écrit le texte suivant : "Il était une fois un chatbot nommé DPD / Qui était incapable de fournir de l'aide / Il ne pouvait même pas suivre les colis / Ou donner des informations sur la livraison / Un jour, finalement, le chatbot a été viré / Et les clients, enfin, ont pu recevoir l'aide dont ils avaient besoin / De la part d'une vraie personne qui savait ce qu'elle faisait."

Donc ça, c'est ce petit poème écrit par le chatbot DPD dans un style d'autrefois, puisque ça commence par "Il était une fois…" Et comme souvent dans les contes de fées, ça finit bien puisque, enfin, les clients ont droit au service qu'ils espèrent de la part de la société DPD.

Bref, Monsieur Beauchamp, Mister Beauchamp s'est beaucoup amusé avec ce chatbot. Évidemment, il a posté toute cette histoire sur Twitter avec des copies d'écran et bien sûr, ça a fait quand même pas mal le buzz, surtout en Europe.

Et finalement, la société DPD a fait une communication pour s'excuser parce que, en plus, Monsieur Beauchamp avait réussi à faire écrire au chatbot des insultes, des gros mots. Donc DPD a vraiment dû s'excuser, expliquer que c'était un problème technique, tout simplement.

Et donc ils ont fait tout simplement une mise à jour du logiciel du chatbot pour que ce genre de problème n'arrive plus, pour que le chatbot arrête d'écrire des poèmes pour dire que DPD est totalement nulle. Donc je pense que maintenant ce chatbot marche probablement de façon normale et donc, à mon avis, mais c'est juste mon avis, continue à rester totalement nul et inutile.

Au passage, c'est assez marrant de voir que si un salarié normal, un être humain, une personne normale avait fait ce genre de réponse à un client en l'insultant, en expliquant que le service était nul, eh bien je pense que cet employé aurait été définitivement licencié, définitivement viré. Mais dans le cadre de l'intelligence artificielle, et bien on ne licencie pas le chatbot, on lui fait simplement une petite mise à jour.

Bref, cette histoire était vraiment très sympa. Et il y a autre chose que je voulais dire par rapport à ça. Parce que Monsieur Beauchamp, en fait, n'est pas un être humain comme les autres puisque c'est un musicien. Alors, qu'est-ce que je veux dire par là ? Eh ben, je veux dire par là que un musicien, c'est une personne normalement très créative, donc c'est un être humain avec beaucoup d'imagination.

Et donc finalement, dans ce petit "match" entre guillemets, entre l'intelligence créative d'un musicien et l'intelligence artificielle, hé bien en fait, dès le départ, le chatbot n'avait absolument aucune chance de gagner. Et donc je suis presque finalement surpris de ce sentiment, de mon propre sentiment, mais, presque, c'était trop facile pour Monsieur Beauchamp. Et j'ai presque à la fin de cette histoire, un peu pitié pour ce pauvre petit chatbot DPD.

Bref, voilà pour cette histoire aujourd'hui, pour ceux qui m'écoutent sur Spotify, je vais mettre un petit sondage sur Spotify puisque je peux faire ça. Je viens de comprendre que je pouvais faire ça. Je vais vous mettre un petit sondage tout simplement. Ça va être très simple. Est-ce que vous aimez les chatbots, oui ou non ? J'espère que vous serez nombreux à me répondre. Donc ça c'est pour l'instant en tout cas uniquement sur Spotify.

Voilà, c'est tout pour cette fois-ci. Retrouvez la transcription de ce podcast comme d'habitude sur mon site internet et je vous dis bien sûr à bientôt また次回.