Est-il vrai que, comme on dit en France et dans de nombreux autres pays, « Qui se ressemble, s’assemble » ? Probablement. Néanmoins, et heureusement, il y a des exceptions. Comme ce chouette duo composé d’un flamant rose et d’un ours brun observé dans un petit club de jazz à Tokyo.
Écoutez le podcast sur votre plateforme préférée (Apple, Google, Spotify, etc.)
TRANSCRIPTION
yuki int – Sonix.mp3: Audio automatically transcribed by Sonix
yuki int – Sonix.mp3: this mp3 audio file was automatically transcribed by Sonix with the best speech-to-text algorithms. This transcript may contain errors.
Bonjour à tous, 皆さんおはようございます, hello everybody. C’est Pierre-Marie. Je vous souhaite la bienvenue dans un nouvel épisode de niveau « intermédiaire » de mon podcast French by Ear – フランス語の聞き取.
J’espère que vous allez bien, de mon côté, ça va bien, j’ai passé un bon week-end. Et aujourd’hui, je voulais vous parler de la neige et de cette expression française qui dit « Qui se ressemble s’assemble ».
Alors d’abord, la neige peut-être. Si comme moi, vous habitez à Tokyo ou dans la région de Tokyo, vous avez sûrement eu… c’était vendredi matin… de la neige. Il a neigé de façon assez importante avec des gros flocons (雪花 – snowflake) pendant quelques heures. Alors malheureusement, ça n’a pas duré très longtemps, mais le matin, pratiquement toute la matinée, il a neigé. Et quand j’ai vu qu’il neigeait comme ça avec des gros flocons, je me suis dit « Tiens, je vais aller chez le coiffeur ».
Alors, quel est le rapport entre la neige et le coiffeur ? Et bien j’ai remarqué que, à Tokyo, les habitants de Tokyo, les Tokyoïtes, dès qu’il pleut un peu ou dès qu’il neige un peu, tout le monde reste chez soi, tout le monde reste à la maison et donc les commerces sont en général vides. Donc je me suis dit « Tiens, c’est le bon moment d’aller chez le coiffeur, comme ça je n’aurais pas à faire la queue pendant très longtemps ». Et c’est ce qui s’est passé d’ailleurs, puisque quand je suis arrivé chez le coiffeur, il n’y avait personne, j’étais le seul client, ce qui n’arrive absolument jamais.
Donc, merci la neige. Mais en fait, c’était aussi tout simplement une bonne excuse (口実 – pretext) pour sortir. Parce que j’adore la neige, depuis tout petit et même aujourd’hui à plus de 50 ans passés, dès qu’il neige comme ça, encore plus avec des beaux et des gros flocons comme ça, eh bien j’ai plutôt envie de sortir dehors et de me balader. Donc c’est ce que j’ai fait en allant chez le coiffeur.
Donc voilà pour la neige, même si on en reparlera un petit peu plus tard. Je voulais vous parler aussi de cette expression française qui dit donc « Qui se ressemble s’assemble ».
Alors je dis c’est une expression française. Mais en fait, en regardant sur internet, je me suis rendu compte que c’était une expression qui existait dans beaucoup de langues, dans une vingtaine de langues. Alors bien sûr, avec des petites différences, mais à chaque fois, il y avait cette idée de dire eh bien « des personnes qui se ressemblent, qui ont par exemple les mêmes goûts, qui ont le même style, vont avoir tendance à se regrouper, à passer du temps ensemble et à devenir amis, quand on parle d’amitié, ou à former un couple, quand on parle d’amour.
Donc « Qui se ressemble s’assemble’. En anglais, c’est « Birds of a feather flock together ». Je ne sais pas si l’accent était… bien maîtrisé, mais « Birds of a feather flock together » et en japonais, c’est 類は友を呼ぶ.
Alors bien sûr, c’est une tendance (傾向 – inclination) naturelle de se regrouper avec des personnes qui partagent nos goûts, des personnes qui partagent notre style, qui ont le même style que nous. Et c’est bien pour ça que cette expression existe dans autant de cultures différentes. Mais heureusement, de temps en temps, il y a des exceptions à cette règle.
Il y a environ une quinzaine de jours, je suis allé dans un petit club de jazz que j’aime bien à Tokyo qui s’appelle le « Sometime ». Et il y avait ce jour là un concert d’un duo. C’était un duo de musiciens que je ne connaissais pas et que je n’avais jamais vu. Avec une pianiste et un contrebassiste.
La contrebasse (コントラバス – double bass), c’est cet instrument à cordes vraiment énorme, peut-être le plus gros instrument qu’on peut trouver dans l’orchestre et qui est souvent utilisé en jazz avec un son assez grave. Dum dum dum dum dum dum. Bon, je crois que je fais encore moins bien la contrebasse que l’accent anglais, mais je pense que, quand même, vous avez compris. Et donc ce duo, il y avait cette pianiste, madame Ayako Ohno et ce contrebassiste Hideaki Kanagawa.
Ces deux musiciens n’ont pas l’habitude vraiment de jouer ensemble puisqu’ils habitent à des endroits différents. Le contrebassiste est de Hokkaido, au nord du Japon, et la pianiste est de Kyoto, donc plutôt au sud du Japon. Mais pour préparer ce concert, ils se sont réunis quelques jours à l’avance et ils ont travaillé, répété (演習 – practice) les morceaux du concert. Et aussi, pendant ces quelques jours, ils ont écrit ensemble quelques morceaux qu’ils nous ont joués, donc pour la première fois, à ce concert.
Ce que j’ai trouvé tout de suite assez amusant, c’est que ces deux personnes étaient vraiment dans des styles totalement différents. Alors la pianiste madame Ohno, donc une dame d’une cinquantaine d’années, très élégante, assez grande, assez mince, qui était habillée avec une belle robe à fleurs, avec des petits souliers en cuir, quelques petits bijoux… Et donc une pianiste très élégante et très classe. Monsieur Kanazawa lui donnait une impression très différente. Il avait à peu près une soixantaine d’années, assez grand aussi, mais plutôt un peu fort, pn pourrait peut-être même dire un peu gros. Il était habillé très simplement, avec des baskets, un jeans visiblement un peu usé, un T-shirt encore plus vieux et sur la tête, une casquette de baseball qu’il avait sûrement acheté au XXᵉ siècle, donc qui avait un peu vécu, comme on dit. Et puis il porte une barbe blanche, un peu, un peu sauvage, un peu rustique (田舎っぽい – rustic) si on veut, et les cheveux un peu longs.
C’est pas compliqué : on aurait dit un ours de Hokkaido avec une contrebasse. Et si on veut faire une métaphore également animale pour la pianiste madame Ohno, c’était plutôt la classe et l’élégance d’un flamant rose (小嘴フラミンゴ – pink flamengo) par exemple. Donc vous imaginez un petit peu le duo avec un flamant rose au piano et un ours brun à la contrebasse. Donc deux styles totalement différents, pour ne pas dire totalement opposés. Si on avait été en France, on aurait pu dire que la pianiste était par exemple une femme de la bourgeoisie d’une grosse ville de province comme Lyon ou Bordeaux, et que le contrebassiste était plutôt, je ne sais pas, un paysan du Massif Central, mais en tout cas voilà deux personnes très opposées et du coup, j’étais vraiment très curieux d’écouter les morceaux de musique qu’ils avaient composés ensemble.
Et le premier morceau qu’ils ont composé ensemble et qu’ils ont joué ce soir là s’appelait 雪が上がる. Ce qui veut dire donc « La neige monte », et donc je reviens à mon thème du début…
Mais donc, pour présenter ce morceau, la pianiste madame Ohno a donné une petite explication en disant qu’elle, elle adorait quand la neige tombait et que ça la rendait toute excitée et que , quelque part, ça la ramenait en enfance. Et donc une grande excitation et une grande joie. Donc elle a fait cette présentation assez passionnée de la neige, et cetera. Et donc elle se tourne vers son contrebassiste Monsieur Kanazawa. « Et vous, Monsieur Kanazawa, est ce que la neige vous rend aussi joyeux ? »
Alors il a fait une réponse assez neutre en disant « Oui, bof, etc. » Donc la pianiste a insisté un petit peu disant « Ah bon, mais vraiment ? Ça ne vous fait pas plaisir quand la neige tombe, etc ? » Et là, il a répondu en haussant les épaules et disant « Bon, à Hokkaido, la neige il y en a trop en fait c’est la galère ! 困る ! »
Donc ce petit dialogue était assez amusant. Je ne sais pas s’ils avaient répété ce dialogue aussi, si ça faisait partie du spectacle ou si c’était spontané (自然 – spontaneous, natural). Mais c’était vraiment assez sympa et ça mettait encore plus en évidence la différence de styles, la différence de personnalités entre ces deux personnes, entre ces deux artistes.
Et puis bien sûr, après ce petit dialogue, ils ont joué ce morceau que j’ai trouvé absolument superbe, vraiment totalement magnifique. Et c’est là où je me suis dit : « Oui, d’accord, c’est vrai, qui se ressemble s’assemble ». Mais il y a quand même des situations où les différences de personnalité, les différences de goûts, les différences de styles donnent un résultat vraiment très intéressant. Et je pense que c’est souvent le cas dans des expressions artistiques comme la musique peut-être, ou le cinéma, ou le théâtre, etc.
Là, on avait un exemple parfait de cette idée que les contraires (逆 – opposite) peuvent aussi s’attirer et produire des belles choses, puisqu’un flamant rose de Kyoto et un ours brun de Hokkaido avaient réussi à écrire une superbe mélodie, un superbe morceau sur, simplement, la neige qui tombe. Et simplement, ça m’a rempli de joie. Pratiquement autant que la neige elle même quand elle tombe.
Voilà, je crois que c’est tout pour aujourd’hui. Je vous rappelle que vous pouvez toujours trouver la transcription de mes podcasts sur mon site internet Frenchbyear.com et sur ce, je vous dis à bientôt, また次回.
Sonix is the world’s most advanced automated transcription, translation, and subtitling platform. Fast, accurate, and affordable.
Automatically convert your mp3 files to text (txt file), Microsoft Word (docx file), and SubRip Subtitle (srt file) in minutes.
Sonix has many features that you’d love including automated translation, automatic transcription software, enterprise-grade admin tools, secure transcription and file storage, and easily transcribe your Zoom meetings. Try Sonix for free today.
Photo ardan Papikyan – Unsplash
Laisser un commentaire